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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 10:02

 

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  Parmi les publicités  bruyantes de couleurs, de slogans, de tentatives d'accroche, l'affiche du film et le titre Ida, ont retenu mon attention. Une poche de silence, de lumière douce. A bas bruit, l'image de cette religieuse marchant dans la neige, m'a figée. En contrepoint de ma marche agitée, trop rapide, j'ai su que j'irai à la rencontre des pas feutrés d'Ida, dont je ne savais rien. Quel était ce film , qui semblait parler d'une autre époque,  d'une solitude perdue dans une saison froide...


Le  film réalisé par un auteur polonais,  Pawel Pawlikowski réunit deux actrices exceptionnelles,   Agata Trzebuchowska et  Agata Kulesza. Le récit se passe dans la Pologne des années 60. Avant de prononcer ses vœux, une jeune orpheline élevée au couvent part enquêter sur ce qui est arrivé à sa famille sous l'occupation nazie. Elle est aidée de sa tante, une juge communiste, seul membre de sa famille encore en vie.

Je ne vous donne pas plus d'éléments, pour aiguiser votre curiosité et ne pas briser le plaisir de la rencontre de ces deux solitudes.


J'ai été  troublée par  ce film, sa beauté cinématographique, la solennité de cette tragédie, la profondeur de ces deux personnages.  Très beau film, dans les prises de vue noir et blanc et  le cadrage étonnant, à contre-courant. Les visages des deux femmes sont fixés dans l'angle inférieur de l'image, sur un fond vide, ciel de brouillard, fenêtre ouverte sur un champ à perte de vue, un calvaire à la croisée de routes de campagne...

Ces portraits  révèlent d'autant plus la force de leur expression muette, leur émotion soulignées par leur  regard, leur moue, la vibration de leur peau. Un film minimaliste, où les  paroles échangées disent l'essentiel, les images épurées, austères dessinent la Pologne de ces années là,  et résonnent en écho  à la sobriété et au dénuement de la vie monastique.

 

 

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Au delà de cette esthétique épurée, le film m'a troublé dans  la rencontre de ces deux femmes, que tout oppose. Leur quête du passé, initiée en road movie,  fait trébucher leur existence, questionnant leur destinée, leur identité, leur choix. Elles vont se frotter l'une à l'autre, découvrir ce qui dans l'autre est une partie d'elle même, qu'elles ont  tentée d'oublier. 

L'une va se confronter à la question de son renoncement au désir,  l'autre au désespoir de son existence.

 

Bon film

LN

 

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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 19:57

 

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Au fil de mes déambulations dans la ville, le regard d'un tableau de Serge Labegorre m'a accroché. Sommée d'entrer et d'être le regardeur du jour.


Subjuguée par la force de ces portraits, Prélats, Femmes, je me suis laissée happer par ces visages tendus, au regard intense. Habités par la tragédie, ces personnages théatralisés sont entourés de noir. " Le noir est l'absolu du bleu d'éternité. Le noir est une couleur, une valeur qui permet d'abolir le temps", nous dit le peintre.

 

Et mon temps s'est suspendu, dans la rencontre avec ces figures, de rouge vêtues, incarnant la violence, la passion, de l'existence? J'ai retrouvé mes rouges, garance, vermillon, ces coups de pinceaux  vigoureux, affirmés.

 

Très belle découverte.

 

L'exposition a lieu à la Fondation Taylor, Galerie située place Saint -Georges, Paris 9ème. Bel endroit pour une  rencontre, picturale ou sculptée.

 

Je vous conseille de regarder la vidéo (sur le site du peintre) où il nous fait découvrir son atelier, son univers...


 

Belle visite.

LN

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31 décembre 2013 2 31 /12 /décembre /2013 10:24

 

Cela s'est passé un après-midi d'automne, le 6 novembre 2013.


Sous une pluie incessante et intense j'ai arpenté les rues de Roubaix. J'accompagnais un groupe d'étudiants pour un  voyage d'études. Nous avons visité la ville, guidés par un historien. Roubaix fut une ville dynamique et riche, à l'aube de la révolution industrielle. Elle fut un lieu phare, symbole  de la démocratie participative dans un contexte de forte urbanisation et de rénovation des quartiers dans les années 70. Berceau de la Politique de la Ville qui nait au début des années 80.

 

 

Aujourd'hui Roubaix est une  commune délaissée, voire sinistrée: le taux de chômage est bien au dessus de la moyenne nationale, la population cosmopolite, jeune, est touchée de plein fouet par la crise. Dans ces quartiers de relégation sociale, les tentatives de rénovation urbaine tentent de  renouer avec la culture citoyenne et participative, mais le contexte socio-économique, politique a changé. Des initatives locales, culturellles soutiennent le lien social, ouvrent des espaces de créativité collective au coeur des quartiers populaires.

 

Les usines de textile se sont reconverties. Tandis que les unes se transforment en Centre culturel, résidences d'artistes, certaines deviennent des complexes de haute technologie vidéo numérique. Ces salariés viennent  de Lille ou  Paris, un Aller retour quotidien. Ils suivent leur ligne droite , TGV , Entreprise, Home. Pressés, ils ne font que passer...

 

 

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Et au détour d'une ruelle de briques rouges, La Piscine, musée de Roubaix dont cet aperçu peut vous donner l'audace d'y aller.  Lieu magnifique, magique. Je m'y suis laissée porter par l'eau, les couleurs, la lumière, les statues,  baigneuses pensives sur le ponton.

Un joli jardin, un accueil  chaleureux...

 

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A une heure et demie de Paris, 15mn de métro de Lille.

 

Nagez dans l'eau chaude des arts...

A l'aube de cette nouvelle Année 2014, reprenons notre souffle pour humer l'air de la liberté.


LN

 


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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 19:26

Et l'âme meurtrie ébruita le silence

Gaston CHAISSAC , 1946

 

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16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 12:59
Entendu ce matin, l'émission Terre à Terre nous éclaire sur le détournement habile de l'écologie pour arnaquer les citoyens et détruire les forêts, notamment les châtaigneraies des Cévennes. Très intéressant. Comment derrière un discours de développement d'énergies renouvelables, propres et Bio se cache les profits et la destruction des écosystèmes.

 

 

 

Je me sens impuissante devant tous ces désastres écoplanétaires, économiques, sociaux . Je ne peux que m'informer et faire passer ...Une amie m'a suggéré d'écouter FIP pour échapper à la morosité ambiante.


Pour l'heure, je cours après le vent pour capter les énergies terrestres et en Ile de France, dans un paysage très urbain,  c'est un vrai parcours ailé...

 

A Suivre et bon week end.

 

 

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 10:05

GRAVITY, gravité , graviter...

 

 

 

 

Mon point de départ le film  Gravity, d'Alfonso Cuarón avec Sandra Bullock, George Clooney.   Un film  sur l'espace, la terre, certains  diront un film sur le corps d'une femme, encapsulée dans un scaphandre. 

 

L'histoire est simple. L'expédition tourne mal et il s'agit de rentrer sur terre, en catastrophe, de faire face à l'urgence, celle  de survivre. L'histoire de l'héroine, dont nous n'avons que des bribes,  la place au coeur de sa propre et profonde ambivalence:  rester dans l'au-delà et échapper ainsi à sa douleur existentielle ou  se battre et affronter sur terre, sa vie solitaire et endeuillée.

 

Paradoxalement, dans l' immensité infinie de l'espace, s'installe un huis clos:  deux personnages, protégés par leur combinaison spatiale, face à face dans une intense solitude, ... fragilité de l'Homme.

 

 Au delà du divertissement,  j'y vois une allégorie de la gravité de la vie, de sa valeur, sa fragilité, du désespoir qui parfois pousse à abandonner, "comme à bout de souffle". Le spectateur retient son souffle,  s'accroche au siège , comme l'héroine  s'accroche à la vie.


Métaphore du malaise de notre civilisation. Il et Elle  dérivent, peinent à s'arrimer au vaisseau, à leur existence. Leurs  repères éclatent en mille morceaux, les propulsent dans le vide, les obligent à réagir avec astuces, créativité. Pour survivre, ils doivent renoncer, se sacrifier , croire en l'autre...


 Un film à voir pour la tension permanente qui nous prend aux tripes, les  effets spéciaux, la 3D, le jeu des acteurs, mais surtout pour les émotions visuelles et sensorielles...

 

Et pour les amateurs de jeu vidéo Gravity Guy...

 

Bon film

LN

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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 08:06

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 " Il y a des gens qui portent en eux beaucoup de clarté, ce qui les rend presque reconnaissables"


 EVGEN BAVCAR, qui a perdu la vue, n'a plus la lumière, il a la vision.

Photographe d'origine slovène, aveugle depuis ses 12 ans


 

Phrase entendue à l'émission L'atelier intérieur: Depuis la fenêtre, voir. Lundi 8.07 23h France culture

 

Bonne Journée

LN

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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 08:08

Dans la clarté matinale, sous l'ombre de mes rêves évaporés, la voix radiophonique m'a prise dans ses effluves littéraires et poétiques. Je vous offre ces pensées, ébauchées de mon esprit naissant, au petit jour.

 

Fragments sur la lumière...alors que Tanizaki, écrivain japonais écrit L'éloge de l'ombre. Un petit essai sur le goût et le sens de l'ombre. Opuscule aérien, une lecture tranquille sur la subtilité de l'esthétique japonaise, un art de vivre,  une invitation à philosopher.

Tanizaki montre comment le Japon a su retrouver ses lumières, en agissant sur le décor des maisons. L'Europe lui paraît trop lumineuse, affamée de clarté,  n'aimant que les surfaces étincelantes, les objets rutilants. Au Japon, les maisons sont emmitouflées de brume, de lune, ouatées de pénombre.

 

Délicatesse de l'aube...


  L' air incolore, dans le clair mêlé à l'obscur, compose l'azur

Léonard de Vinci (1452-1519)

Peintre, artiste, scientifique...

 

Il fait encore assez clair pour que je sache qu'il commence à faire sombre"

Hans Arp (1886-1966)

 Peintre, sculpteur, poète

 

 

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Takeuchi Seiho (1864-1942)

 

Bonne journée

LN

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 11:02

Faisons une première escale chez Socrate.

 

Socrate reprend à son compte  “Connais-toi toi-même” , une devise inscrite au frontispice du Temple de Delphes. Cette phrase prédit à l'homme que c'est par son  introspection, qu'il accédera à la connaissance de lui même, et à la sagesse. La connaissance est immanente à l'homme et non extérieure. 

 

 

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Platon et Aristote dans l’Ecole d’Athènes de Raffaello (Vatican)

 

Jean-Pierre Winter, psychanalyste (1), confronte cette maxime avec celle de Nietzsche: "Étonne toi de toi-même". Socrate fait l'impasse sur la division du sujet, sujet de l'inconscient, sur cette instance psychique qui nous échappe: "Le Moi n'est pas maître dans sa propre maison"', nous dit Freud. Le travail sur soi, aujourd'hui tenu comme la clef de l' épanouissement  ne peut être réduit à un processus continu et de prise de conscience.

 

Je me sens plus proche de cette pensée nietzschéenne.  Cet étonnement,  ce chatouillement de l'âme nous dévoile à nous même un fragment  de notre histoire,  la présence en nous de ce que l'on n' aurait pas imaginé, tout en sachant qu'on l'a toujours su. Connaissance masquée, révélée...L'étonnement de soi même ne peut être que discontinu, donné par effraction, comme dans une cure analytique. 

 

Nietzsche, qui avait une profonde aversion pour la psychologie,  dit encore " Évite de te connaître, laisse tes racines cachées en terre".  J-P Winter modifie cette proposition en disant " Laisse agir tes racines". Prendre soin de ne pas les  étouffer, ni les couper. Puis il conclut:  "Nous ne pouvons donc décidément pas nous connaître nous-mêmes tant nous ne sommes que des passeurs de ce que  nous ignorons."

 

A poursuivre...

LN

 

1 Jean-Pierre Winter, Transmettre (ou pas), Éditions Albin Michel, 2012.

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 19:26

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Adapté du roman éponyme de Yasmina Kadra, ex-officier de l'armée algérienne reconverti à l'écriture, le film de Ziad DOUEIRI, réalisateur libanais, nous donne un regard sobre, aiguisé  de  la complexité du conflit israélo-palestinien.  Au delà de la perspective géopolitique, ce dramerenvoie à des questions universelles, singulières, celles de l'altérité, l'engagement personnel, politique.


J'ai beaucoup aimé cette intrication des évènements tragiques et de l'histoire d'amour de ce couple, cet enchevêtrement des dimensions collectives, sociétales, politiques, appréhendées avec délicatesse,  sans manichéisme, sans parti pris, religieux ou politique, dans une intrigue intense. Ziad Doueiri mêle questionnement intime -connaît-on vraiment la personne dont on partage la vie ?- et politique, faisant entendre, en hébreux et en arabe, des personnages des deux parties du conflit.

 

 

Le film se concentre sur le drame humain de ce chirurgien dévasté et  qui peine à accepter la réalité. Son intégration paisible et réussie dans la société israélienne bascule brutalement dans la violence et le rejet. « Ce qui importe le plus dans le film, c’est ce qu’Amine apprend sur son couple et sur lui-même ».

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 Le premier rôle féminin, la kamikaze, revient à Reymonde Amsellem, juive israélienne, « parce qu'aucune Palestinienne ne voulait de ce rôle avec des scènes de nu ».

Le premier rôle masculin, le chirurgien, est joué par Ali Suliman, « arabe israélien, de culture arabe autant qu’hébraïque, très proche du personnage du livre ».

 

Le film de Ziad DOUEIRI,  est interdit au Liban,et dans les 22 pays membres de la ligue arabe (21 pays depuis la récente suspension de la Syrie), sous prétexte que certaines scènes ont été tournées en Israël, avec des acteurs israéliens.

 

Si chacun a son point de vue sur ce conflit et ses ondes de choc, ce film souligne la complexité des enjeux de société sur l'échiquier international et l'impossibilité de trancher, de se prévaloir d'une opinion stable. Face à cette vision kaléidoscopique, j'en suis sortie ébranlée...

 

Film fort...

LN

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  • : Chatouillement de l'Âme
  • : Au gré de mes états d'âme j'écris des nouvelles en épisode, des haïkus, des phrasés. J'expose mes tableaux, je vous fais partager mes impression sur les films, les expositions, les livres et j'organise des concours de jeux d'écriture, tout ceci sur fond musical. partage de la musique
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