Une séparation, film iranien d'ASGHAR FARHADI, rencontre beaucoup de succès. L'auteur a réussi à le produire malgré la censure, dans un pays où la liberté d'expression est "sous étroite surveillance".
Des critiques explorent ce film comme une peinture de la société iranienne, la coexistence d'une société bourgeoise et d'une société plus populaire, figée dans des préjugés moraux et religieux. Pour ma part, bien que le film se situe en Iran, et compte tenu de toutes les représentations opaques et la méconnaissance que j'en ai, le sujet m'a paru universel.
L'histoire mêle l'intimité d'une famille, une intrigue policière et une vision presque sociologique. La force du film réside dans une approche kaléidoscopique des relations familiales, sociales où le spectateur est renvoyé à la complexité des rapports humains, de leur conflictualité et leurs contradictions. Le film s'arc-boute sur le fil des tensions: des sentiments de retenue, de colère, d'amour, de dés amour, les oscillations entre la morale et la mauvaise foi, la colère et le pardon, les certitudes et les doutes. Tout est fragile dans cette humanité qui à la fois se cherche, s'affirme, s'épuise, se ressource.
Les acteurs sont exceptionnels. Quelques longueurs sont rattrapées par une composition, une lumière et des plans très forts en émotion.
La question de l'évaluation de ce qui est moral ou immoral est posée sans que le réalisateur nous impose des réponses. J'y ai vu aussi le passage de l'adolescence à l'âge adulte, la maturité naissante avec le renoncement aux illusions de l'enfance et l'affirmation de ses choix de jeune adulte.
J'avais vu A propos d'Elly, un précédent film de ce réalisateur. Une escapade,au bord de la mer d'un groupe de jeunes iraniens, voyage qui tourne mal . J'avais été saisi par la modernité qui s'exprimait dans ce groupe, sur fond d'une société structurée autour de la religion. Un très beau film, dans une atmosphère d'étrangeté.
Bienvenue à vos points de vue sur ce film
LN