Il y a l'aube de la plume,
Il y a l'encrier blanc et le porte plume
Il y a sur l’île de Finlande, la barque bleue
Il y a L'amant de Duras, le Horla de Maupassant, Illuminations de Rimbaud, le Quatuor d'Alexandrie et la page blanche
Il y a Solive et Ogive, Les Amants cathédrales, mon poème préféré,
Il y a ce secrétaire Louis XV
Il y a le blog et les carnets
Il y a l'écran de mes ébauches
Il y a le chapitre 1, chapitre 2 chapitre 5 et celui qui manque
Il y a ce roman sans fin
Il y a Bascule un soir d'Oh-Rage
Il y a Apostrophes, la Grande Librairie et le Prix Livre Inter
Il y a ce texte magnifique que j'ai appris, Les mains d'Edwige au moment de la naissance de Wajdi Mouawad
Il y a l'escapade sur la montagne de mes rêves
Il y a les graffitis de Boubat sur les murs de Paris
Il y a le noir lumière de Soulages
Il y a vous me direz cette régularité à prendre pour écrire et que je n'ai pas
Il y a l'incipit qui met en bouche
Il y a ma fureur d'écrire sous le tapotement du clavier
Il y a la lecture à deux voix, avec mon père, d'une pièce de Molière
Il y a ce ciel chargé de cumulus, ces dieux aux joues gonflées par le vent du Nord
Il y a la tempête à l'eau de rose, un titre…
Il y a ce matin comme une sérénité inattendue
Il y a le désir et ce langage qui en dit si peu
Il y a toi qui joue à saute moutons avec les mots
Il y a l'œil du tigre, ailleurs, au loin…qui me regarde
Il y a le journal du soir et celui de mes nuits
Il y a un jour où je tournerai la clef pour que s'échappent mes songes
Il y a "des perles de pluie là où il ne pleut pas"
Il y a l'orange et le rouge, les couleurs des Fauves
Il y a "Meriem poursuivie par ses bonnes mœurs. Chaque matin elle se lève tranquillement heureuse d'être la première belle de jour. Elle baise la vierge qui veille sur le guéridon, jonché de mégots tordus, de miettes séchées, un rouge à lèvres gras entamé…"
Il y a les tautogrammes, mon préféré, le H," l'Héroïne hardie de Hong Kong…"
Il y a La pédale de l'homme mort qui attend sa fin
Il y a "Juria, Jitsuko, Juichiro, Jinko et Jinta qui jouissaient de leurs jeux de jeunesse jusqu’à ce jeudi de Juin…"
Il y a " Je n'ai jamais appris à écrire" d'Aragon, ce livre Les sentiers de la création que j'ai trouvé dans une maison de vacances.
Il y a à travers la vitre ces paysages floutés par la vitesse du train, mon inspiration rythmée par ces voyages
Il y a les arabesques qu'il dessine sur ses seins,
Il y a sur leur nénuphar, un crapaud et sa grenouille qui dérivent au gré des saisons
Il ya les notes que j'ai prises en observant tous ces gens qui parlent de tout et de rien
Il y a la femme perdue dans l'horizon roulé d'hier
Il y a le vent de la mer qui avale mes paroles
Il y a le fracas de sa tendresse où je m'abandonne
Il y a cette expression tsigane "Faire couler les larmes dans les violons"
Il y a le jazz de Miles qui ponctue mes arrêts sur page blanche
Il y a ce "il était une fois, une fille qui avait un œil vert et un œil bleu, elle était incroyablement…"
Il y a l'écrivant, l'écrivain, le lecteur, qui êtes vous ?
Il y a tant de légendes à fabriquer, de papier mâché au papier tue -mouches
Il y a de la poussière sur mon clavier, ces ratures modernes
Il y a les maux en mots
Il y a " Comme chaque matin, elle court. Dans son casque, Flavia Coelho lui chante De Paris à Rio, rythme ses foulées. Sa pensée est ailleurs. Il la heurte. Elle se rattrape, transpercée d'un éclair par son regard froid, métallique. Un frisson glacial parcourt son corps. Elle se reprend, marche pour ne pas tomber. Elle cherche sa respiration, se concentre sur le déroulé de ses pieds, ne récupère pas son impulsion. Quelque chose a changé. Sur son visage l'effroi. "
Il y a la suite à écrire.
LN
Dans le cadre de l'atelier d'écriture auquel je participe, je vous fais partager mes aventures avec les mots.